A Montpellier, les femmes en précarité aussi ont droit à la culture
À Montpellier, un groupe de femmes en précarité, qui se rassemble autour d’activités culturelles, a assisté aux répétitions d’un orchestre dirigé bénévolement par la cheffe Zahia Ziouani.
« N'hésitez pas à poser des questions », lance Claire Leloge, bénévole au Secours Catholique, comme pour s’encourager elle aussi.
Derrière elle, l’air intimidé, se tient une dizaine de femmes, membres d'un groupe d'accompagnement vers la culture baptisé les Perles.
Depuis quatre ans, ce groupe, composé d’une trentaine de femmes en difficulté, isolées ou migrantes, fréquentant le Secours Catholique de Montpellier, se réunit tous les mercredis autour d’ateliers créatifs, de rencontres ou de sorties culturelles.
« Les personnes en précarité aussi ont droit à la culture et de s’ouvrir à autre chose », soutient Claire Leloge, animatrice du groupe, elle aussi en situation de précarité depuis une séparation.
Seules, elles ne le feraient pas. À plusieurs, c’est plus facile.
Ensemble, ces femmes investissent des espaces dont elles ignoraient l’existence ou qui leur semblaient interdits.
« Seules, elles ne le feraient pas. À plusieurs, c’est plus facile », estime Claire Leloge.
À ses côtés, Joëlle, retraitée, qui a intégré le groupe pour mettre fin à des années d’isolement, témoigne : « Avant les Perles, je ne faisais rien. Avec elles, je découvre une ville que j’habite depuis plus de dix ans ».
En cet après-midi du mois d’avril, les Perles poussent pour la première fois la porte de la Cité des Arts.
Elles sont invitées par Démos Montpellier, un projet qui propose à des enfants de 7 à 12 ans aux origines sociales modestes une initiation à la musique classique.
Les Perles viennent assister aux répétitions d’un orchestre regroupant 88 apprentis musiciens et des professionnels.
Dirigé bénévolement par la cheffe Zahia Ziouani, l'ensemble doit se produire en juin à l’Opéra de la Comédie et à la Philharmonie de Paris.
« 15 minutes de concert qu’on met trois ans à monter », souligne Zahia Ziouani, les traits tirés par la fatigue mais le sourire aux lèvres.
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